20 femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon depuis le 1er janvier 2019. C’est le terrible constat des violences conjugales en France. Le travail des associations de lutte contre les violences faites aux femmes est donc de fait indispensable. Femmes solidaires mais aussi le centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) font un travail formidable depuis plus de 40 ans dans le Valenciennois, territoire malheureusement fortement touché par les violences conjugales et intra-familiales. Pourtant, les activités de ce dernier pourraient cesser. J’ai donc sollicité Madame la Ministre Marlène SCHIAPPA pour l’alerter face à cette situation incompréhensible, alors que la lutte contre les violences faites aux femmes apparait parmi les priorités du Gouvernement.

Madame la Ministre,

Ce mardi 5 février 2019, notre pays enregistre le 18ème décès d’une femme des suites de violences conjugales depuis le début de l’année. 

En dépit des annonces officielles, la France ne parvient pas à endiguer ce fléau, dont le bilan est particulièrement lourd : pour ne citer que les chiffres de 2017, 130 femmes auront péri sous les coups de leur compagnon. On estime à 220 000 le nombre de femmes victimes de violences de la part de leur conjoint.

Ce constat, tragique, insupportable, est aujourd’hui connu, et chacun le déplore.

Pour autant, sur le terrain, les associations, qui interviennent dans la prévention des violences sexistes et sexuelles, accompagnent les victimes ou accueillent et orientent les femmes pour faire valoir leurs droits, connaissent des difficultés accrues.

Dans l’arrondissement de Valenciennes, tel est le cas du Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF), domicilié à la Maison des Associations, 84 rue du Faubourg de Paris, à Valenciennes (59300). 

Alors que le travail réalisé par cette structure est largement reconnu, qu’elle agit depuis 40 ans après des familles du Valenciennois, territoire qui enregistre malheureusement un haut niveau de violences conjugales et intrafamiliales, le CIDFF pourrait être contraint de cesser ses activités, faute d’agrément dispensé par la délégation régionale aux droits des femmes.

Cette décision apparaît incompréhensible, tant les besoins d’acteurs de proximité, sont importants.

D’autant qu’elle est intervenue avant même que l’association ait pu répondre aux observations formulées par la délégation régionale (cf. documents annexés). La décision était-elle déjà prise ? Vous comprenez l’émoi que tout cela peut susciter de la part de celles et ceux qui se mobilisent au quotidien.

Considérant que la lutte contre les violences faites aux femmes et la promotion de l’égalité entre les sexes figurent parmi les priorités affichés par le gouvernement, je sollicite de votre bienveillance un examen attentif et bienveillant de la situation du CIDFF, de sorte à lui permettre de pérenniser ses interventions auprès des familles. 

Vous remerciant par avance pour les prolongements que vous réserverez à la présente, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.