M. Fabien Roussel attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur l’avenir de l’enseignement des sciences économiques et sociales (SES) au lycée. Alors qu’elles participent pleinement à la construction de l’esprit critique, à l’éveil citoyen et contribuent à la compréhension des enjeux contemporains, les SES ont subi des évolutions préoccupantes au fil des derniers mois : leur volume horaire, en seconde et en première, a ainsi été fortement revu à la baisse. En outre, les nouveaux programmes, très techniques et denses, mettent à mal le pluralisme et la pluridisciplinarité qui font la richesse des SES. L’approche microéconomique y est par exemple largement dominante tandis que la macroéconomie est reléguée à la marge. Plus surprenant encore, alors que les questions de pouvoir d’achat ou d’inégalités sont au cœur des débats qui traversent la société, ces thèmes sont totalement absents des nouveaux programmes. Pour toutes ces raisons, ceux-ci ont été massivement rejetés par le Conseil supérieur de l’éducation, aucune voix ne s’exprimant en leur faveur. Aussi apparaît-il nécessaire de revoir ces programmes en urgence, en y associant cette fois étroitement les enseignants de SES, qui disposent, non seulement, de solides connaissances disciplinaires mais aussi d’une expertise de l’enseignement des SES en lycée. Il lui demande de lui indiquer les suites qu’il entend donner à cette demande de co-élaboration des programmes de SES. Cette démarche a pour objectif non seulement d’assurer le pluralisme et l’ouverture sur le monde des enseignements mais aussi de susciter l’intérêt des lycéens pour les questions économiques et sociales, en les dotant d’outils de compréhension, meilleures armes pour lutter contre les désinformations et manipulations qui se multiplient sur les réseaux sociaux.

Pas de réponse de Monsieur le Ministre.