Lors de sa venue dans le Nord, j’ai eu l’occasion d’interroger le Président de la République sur le plan en faveur du Bassin minier, annoncé le 9 mars dernier et qui prévoyait notamment 100 millions pour rénover les 23 000 logements miniers. C’est une urgence !

J’ai alerté le Président sur la situation sociale et sanitaire de ce bassin de vie particulièrement sinistré. J’ai cité l’exemple du Centre hospitalier de Lens qui ferme son service pneumologie «faute de médecins (!) « alors que les maladies professionnelles, notamment celle des anciens mineurs et celle de l’amiante sont élevées. »

Or, Eric BOCQUET et moi-même, membres respectifs de la commission des Finances du Sénat et de l’Assemblée Nationale, n’avons  rien relevé dans le Projet de Loi de Finances 2018 sur ces questions : pas une ligne budgétaire, pas un seul euro affecté par l’Etat pour tenir sa parole.

Tous ces éléments ont d’ailleurs été confirmés par le délégué interministériel désigné pour mettre en oeuvre le Plan Bassin minier et que j’ai rencontré ce lundi 13 novembre. 

Le Président de la République nous a répondu que les engagements financiers seront inscrits dans le Projet de Loi de Finances Rectificatif à venir et qu’il se présenterait sous forme « de prêts bonifiés et de zones franches». Il a également confirmé la volonté de faire entrer le bailleur SNI dans le capital de Maisons et Cités pour mettre en place ce plan de rénovation des logements miniers.

Ces réponses sont inquiétantes et risquent, s’il n’y a pas d’engagements financiers fermes de l’Etat, de retarder encore ces travaux tant attendus ! 

Les mineurs et leurs ayant droits comme les locataires qui occupent aujourd’hui ces logements demandent seulement à être respectés ! Beaucoup de ces logements sont insalubres, indignes de notre siècle ! Des centaines sont à l’abandon, dans l’attente d’être rénovés alors que les demandes de logements sont en constante augmentation.

Les mineurs ont suffisamment œuvré pour  la Nation pour que celle-ci  soit aujourd’hui solidaire à leur égard.

De même, nous demandons des moyens pour rattraper nos retards en matière de santé, notamment pour le Centre de Lens : à quand un Centre Hospitalier Universitaire à Lens ? Nous demandons que les Centres de santé des Mines restent ouverts alors que leur fermeture est programmée notamment celle d’Anzin. Utilisons-les pour permettre une offre de soins de qualité dans tout le Bassin Minier.

Nous demandons au Président de la République et au Ministre des Comptes Publics de nous recevoir au plus vite pour apporter des réponses précises à ces questions.