Incompréhension de nos concitoyens vulnérables face au décret du 29 aout 2020

sages-femmes désarroi

Ce décret vise à contraindre des dizaines de milliers de nos concitoyens dont l’état de santé est très fragile, à retourner sur leur lieu de travail en plein rebond épidémique. La Santé des Français doit être protégée et ce décret abrogé.

Monsieur le Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur la vive préoccupation de nos concitoyens salariés ou agents des fonctions publiques, atteints d’importants problèmes de santé, qui, à ce titre, présentent une vulnérabilité accrue au virus du COVID19 et risquent de développer des formes graves de la maladie.

Si jusqu’au 31 août dernier, les intéressés pouvaient prétendre au télétravail ou, à défaut, à une indemnisation au travers du chômage partiel, la publication du décret n°2020-l 098 du 29 août 2020 « pris pour l’application de l’article 20 de la loi n°2020-473 du 25 avril 2020 de finances rectificative pour 2020 » les contraint désormais à revenir sur leur lieu de travail habituel.

Hier protégés par la réglementation, plusieurs dizaines de milliers de concitoyens, souffrant d’hypertension sévère, d’obésité grave, de faiblesses cardiaques, de pathologies pulmonaires chroniques, etc. ne sont plus dorénavant considérés comme vulnérables. D’où des sentiments d’incompréhension et de colère et l’expression de craintes les plus vives pour leur santé et celle de leur entourage.

A titre d’exemple, je vous livre un témoignage, parmi d’autres, de l’une de ces salariées, jusqu’il y a peu reconnue comme étant à risques: « Je suis une personne qui jusqu’à aujourd’hui était reconnue par décret comme une personne vulnérable face au risque de forme grave du Covid (hypertension sévère/résistante + traitement bétabloquant pour le coeur + obésité /MC à 42). Depuis le déconfinement de mai, j’ai pu rester en télétravail en faisant valoir un certificat d’isolement et ainsi me protéger en protégeant également les autres. Pour info, je travaille en tant que chargée d’accueil dans un bâtiment réunissant plusieurs structures (total fréquentation usagers+collègues+réunions = environ 60 à 100 personnes/jour). Aujourd’hui j’ai donc pris connaissance du nouveau protocole, notamment la partie relative aux personnes vulnérables et la nouvelle liste des pathologies reconnues en tant que telles.
Monsieur le député, je suis choquée, horrifiée … abasourdie … de voir qu’entre hier et aujourd’hui je ne fais plus partie des personnes dites à risques et que du jour au lendemain je dois retourner sur site et ce que je puisse développer une forme grave du Covid ou non. Il y a 8 jours, commençant à entendre des infos différentes de partout à ce sujet, j’ai téléphoné à la fameuse ligne du gouvernement pour savoir si le décret allait être modifié. Leur réponse « Madame, non et vous êtes tenue de rester confinée aux vues de vos multiples pathologies! » Ce matin, je rappelle le même numéro : « ah oui Madame, depuis ce matin vous n’avez plus de risques. Téléphonez à /’ARS de votre département ils vous renseigneront davantage! » J’appelle dans la foulée !’ARS qui a un numéro unique dorénavant … Zéro réponse. J’ai donc décidé de leur envoyé un mail. Je précise que je n’ai jamais profité de mon certificat d’isolement pour percevoir l’activité partielle et j’ai au contraire dû demander à rester en télétravail pour ne pas « coûter » à l’état et pouvoir rester active dans mon travail. »

Alors que l’épidémie connaît un rebond indéniable, il importe que les personnes souffrant de maladies chroniques ou présentant un état de santé fragile puissent ne pas être exposées au virus. A ce titre, je vous appelle solennellement à abroger le décret du 29 août et, ainsi, permettre aux plus vulnérables de se protéger, d’abord pour leur propre bien mais aussi, sur le plan collectif, pour prévenir toute saturation de nos capacités en réanimation.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma haute considération.

Fabien Roussel,

Député du Nord.

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