Cette pandémie révèle chaque jour un peu plus l’écrasante responsabilité de notre modèle économique, ce capitalisme du 21eme siècle qui a prospéré sur l’exploitation des Hommes, sur nos ressources naturelles.

Nous avons été bien seuls ces dernières années à alerter sur la déshumanisation de la société, sur les risques écologiques ou sur la casse de nos services publics, notamment celui de la santé.

Et aujourd’hui, tout le monde y va de sa petite note pour dire qu’il faut tout changer. Tout le monde veut plus de souveraineté économique, d’industrie, de service public, et nos soignants sont devenus des héros.

Mais comment voulez-vous être crédibles quand il y a tant de revirements !!

Alors, quand nous avons à débattre d’un plan d’urgence pour le pays, doté de 110 milliards d’euros, permettez que nous soyons exigeants.

110 Milliards d’euros, ce n’est pas une paille ! Nous aurions aimé pouvoir en bouger les lignes, tous ensemble, pour répondre à l’urgence tout en préparant le monde d’après.

Un seul amendement communiste a été accepté : celui interdisant d’aider des entreprises logées dans des paradis fiscaux. Et encore ! Il a fallu batailler pour vous convaincre !

Et en plus cette décision n’aura de valeur que quand la liste française des paradis fiscaux sera à la hauteur, incluant des pays tels que la Suisse, le Luxembourg, Jersey.

ou selon CMP

Un amendement communiste, républicain, oserai-je, prévoyait d’interdire les aides aux multinationales logées dans les paradis fiscaux. Adopté au Sénat, il est rejeté à l’Assemblée !

Un autre, proposait une taxe sur les assurances permettant de récupérer 1,9 milliard d’euros pour venir en aide à nos petites entreprises : rejeté aussi !

L’urgence, c’était de pouvoir apporter une aide à toutes celles et ceux qui sont ou qui vont tomber dans la pauvreté. Or n’y a eu aucun débat sur ce sujet. Nous savons juste que ça sera 890 millions de crédits sur un total de 110 milliards.

L’urgence c’était d’aider ces salariés qui perdent 16% de leur salaire, les pourboires et les primes, qui subissent les hausses des prix et voient leurs factures augmenter.

L’urgence, c’était aussi d’augmenter le fonds de solidarité pour que 100% des demandes des TPE-PME soient satisfaites, dont celles des artisans sans salarié ou les entreprises ayant 11 à 20 salariés.

Au contraire, vous allez être bien généreux avec les grandes entreprises : 20 Milliards de crédits, dont nous ne savons pas qui est concerné et à quelles conditions.

Nous savons seulement que Luxfer, Famar et d’autres ne sont pas prévus.

Aucun amendement accepté visant à conditionner ces aides en faveur d’objectifs sociaux ou environnementaux. Comme si la revendication du MEDEF, qui a votre oreille, et qui se permet de vous demander ouvertement de repousser la transition écologique, était déjà entendu.

L’urgence c’était enfin d’apporter une aide plus importante aux territoires ultra marins qui dénoncent le fossé entre vos discours et la réalité des aides apportées.

L’autre absence de ce texte, ce sont les recettes fiscales, introuvable alors que le pays s’apprête à débourser 110 milliards. Qui va payer monsieur le ministre ?

C’est la dette dites-vous. Mais à la fin qui va payer la dette ? Ses intérêts ? Le gouverneur de la Banque de France comme le Patron du Medef l’annoncent déjà: « il faudra rembourser cet argent » dit l’un et « il faudra travailler plus » dit l’autre !!

Nous, nous demandons que La Banque centrale européenne annule une partie des dettes publiques qu’elle détient et qu’elle finance directement les investissements des Etats comme cela commence à se faire dans d’autres pays.

Les traités européens sont dépassés par cette crise, contaminés par le virus. Il est temps de les confiner définitivement !!

Ce n’est pas aux peuples de payer la crise, surtout quand ils en subissent déjà les effets dramatiques aujourd’hui !

Enfin, la mobilisation de toute la nation est essentielle, et pas seulement celle qui travaille.

Il est temps de mettre à contribution la finance et le capital dans le redressement du pays car les réserves sont énormes ! 

Les 358 000 familles les plus riches détiennent un patrimoine qui s’élève à 1028 milliards d’euros !

Les assurances ont des réserves de plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Les impôts sur les revenus financiers sont plafonnés à 30%.

Les banques continuent en ce moment même de se gaver des intérêts que nous leur versons : 36 milliards d’euros dans le budget de l’Etat !!

C’est pourquoi nous vous avions demandé de mettre des critères à l’utilisation de l’argent public, de rétablir l’ISF, de rétablir un juste impôt sur les revenus financiers, de taxer la spéculation. Et vous avez tout rejeté en bloc.

Oui avec vous, le monde d’après n’est pas pour demain !

Pour toutes ces raisons, les députés communistes voteront contre ce projet de loi de finance. D’autres députés du groupe GDR, ultra marin, s’abstiennent.