Monsieur le Président,

Courant juillet dernier, la direction régionale de la SNCF a annoncé à la Région des Hauts-de-France sa volonté de réduire l’amplitude horaire des guichets présents dans 8 grandes gares de notre territoire à partir du 1^er décembre 2021.

A Valenciennes, Douai, Dunkerque, Béthune, Lens, Boulogne, Calais – Ville, Calais – Fréthun, les usagers trouveraient ainsi désormais guichet clos avant 9h et après 17h en semaine. Et ceux-ci seraient totalement fermés les dimanches. Il deviendrait alors impossible dans ces gares, où transitent quotidiennement d’importants flux de voyageurs, d’acquérir un billet de TER ou de disposer d’informations sur l’état du réseau.

Preuve de la logique financière qui sous-tend ce projet, la SNCF « propose » à la Région de maintenir les horaires actuels, sous réserve que la collectivité prenne en charge le coût de ce service.

Une telle annonce apparaît comme un grave recul de la SNCF dans ses missions de service public. Comme l’a rappelé la Défenseure des droits dans un avis rendu public en juillet dernier, la suppression de guichets dans les gares porte atteinte au droit à la mobilité des usagers, notamment ceux ne pouvant acheter leurs titres de transport sur internet (habitants de zones blanches, citoyens peu familiers de l’internet, personnes atteintes de handicap ou souffrant d’illettrisme).

En outre, ce projet de la SNCF s’accompagnerait de la suppression de 13 agents pour l’ensemble des 8 gares. La seule gare de Valenciennes perdrait 4 nouveaux agents… Un tel effacement de la présence humaine dans nos gares n’est pas acceptable, sauf à accepter une dégradation croissante des relations entre les usagers et les personnels de la SNCF. On peut en effet prédire les tensions qui accompagneront les contrôles dans les trains de voyageurs n’ayant pu acheter leur titre en gare, faute d’avoir pu trouver un guichet ouvert !

Les usagers, comme les agents de la SNCF, sont déterminés à préserver le service public ferroviaire. Une pétition appelant au maintien de l’amplitude horaire actuelle des guichets a déjà rassemblé plus de 25 000 signataires. Il convient de prendre en compte cette mobilisation. C’est la raison pour laquelle je vous demande solennellement de préserver l’accueil du public au guichet tel qu’il existe aujourd’hui.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Fabien Roussel,

Député du Nord