La Région des Hauts-de-France s’apprêterait, en novembre, à baisser les subventions accordées aux Missions locales, de 12 à 9,5 millions d’euros (dont 500 000 euros financés sous forme d’appels à projets) pour l’année 2018.

C’est particulièrement inquiétant dans une région où 141 000 jeunes en difficulté son connus et accompagnés par le réseau des professionnels. C’est aussi regrettable au regard de la mission de service public des Missions locales, inscrite dans le code du travail, pour l’accompagnement global vers l’autonomie des jeunes et leur accès à l’emploi.

Cette diminution s’accompagne en outre de « critères de performances », sur lesquels reposerait une partie variable de la subvention : nombre de contrats d’apprentissage et contrats de professionnalisation; nombre de jeunes en retour vers le système scolaire initial; nombre de contacts avec Proch’emploi.

D’où la crainte pour les salariés non seulement de subir des suppressions de postes, mais aussi d’être contraints de « sélectionner » les jeunes afin d’obtenir les meilleurs résultats de suivi. Et cela au détriment, bien sûr, des plus fragiles. Il s’agit d’une vision purement comptable quand le travail de ces salariés suppose une approche globale.

Que l’on puisse envisager de telles économies quand le chômage est en diminution, après tout cela pourrait se concevoir. Mais tel n’est pas le cas, bien au contraire, dans notre région. C’est la raison pour laquelle il me semble nécessaire, au contraire, de préserver à son meilleur niveau l’aide de la Région aux missions locales, à l’accueil et au suivi des jeunes en difficulté d’insertion.