Ces derniers jours, les établissements d’enseignement secondaire de l’académie de Lille ont eu connaissance de leur dotation horaire globale (DHG).

Malgré des effectifs en augmentation sensible, leurs DHG évoluent fortement à la baisse, entraînant des suppressions de postes, la fermeture de divisions, notamment, dans les filières technologiques et professionnelles, ou la fin des dédoublements de classe dans certaines disciplines.

Dans un territoire ayant connu une saignée de ces effectifs enseignants entre 2005 et 2012 (6 000 postes en moins, non compensés par les quelque 1 300 postes recrées au cours des cinq années suivantes) et dans une région où près d’un jeune actif sur trois était dépourvu d’emploi en 2014, il n’est pas acceptable que le service public de l’Education nationale subisse de nouvelles amputations de moyens. Ici plus qu’ailleurs, il importe que la jeunesse dispose d’une offre de formation initiale permettant sa réussite scolaire.

Il est certes appréciable de constater l’effort déployé en direction de l’enseignement primaire, lequel a bénéficié d’ouvertures de postes et de classes.

En revanche, l’enseignement secondaire semble devoir en supporter les conséquences, en enregistrant 136 suppressions de postes, dont 115 affectent directement le corps enseignant.

A la rentrée prochaine, les lycées et collèges de l’académie de Lille accueilleront pourtant 661 élèves de plus, selon les prévisions du rectorat.

La situation est particulièrement critique dans les collèges où 411 nouveaux jeunes sont attendus et pour lesquels est annoncée la suppression de 55 postes équivalent temps plein (ETP).

Autre sujet de préoccupation : la suppression de 110 postes dans les lycées d’enseignement professionnel. Motivée par une diminution du nombre d’élèves prévus l’an prochain, cette décision ignore, d’une part, que, souvent, cette filière accueille les plus fragiles et, d’autre part, qu’elle enregistre des réorientations en cours de cursus de jeunes qui connaissent de grandes difficultés en enseignement général.

Au regard de ce constat, je sollicite de votre bienveillance un réexamen attentif des moyens affectés à l’académie de Lille, en vue de prévoir leur renforcement à hauteur des besoins des jeunes du territoire.

L’ambition de favoriser la réussite de tous les jeunes, de lutter contre le déterminisme social et les inégalités scolaires doivent ici se traduire par des actes concrets et par le déploiement d’effectifs garantissant une qualité d’enseignement aux élèves des établissements publics.