Cette fusion annoncée oublie qu’ALSTOM est un des piliers d’une filière stratégique de l’Etat, inscrite dans la Loi du n°2014_872 du 4 aout 2014 , animé par un Comité Stratégique qui se réunit sous l’égide de votre ministère.
Elle sème le trouble car elle accentue le mouvement d’une France qui perd le contrôle sur son industrie… à l’image de la vente des chantiers de l’Atlantique aux italiens de Fincantieri,
Technip, Technicolor, Alcatel, Pechiney….Ces fusions se sont traduites par des engagements non tenus. 1,4 millions d’emplois industriels perdu en 15 ans.

La part de l’industrie a été divisée par 2 en 40 ans alors qu’en Allemagne, elle progresse. Votre projet de fusion, au regard de l’ambition allemande pour son industrie, est défensif car il ne fait que garantir de préserver des sites sur 4 ans, sans perspective pour la suite, sans engagement de se développer. C’est très court termiste.

D’ailleurs, quelles garanties que le futur groupe n’ira pas investir dans les pays low cost pour réduire ses couts de productions face à la concurrence chinoise ? les centaines d’entreprises sous-traitantes et les 50 000 emplois induits qui travaillent pour ALSTOM et BOMBARDIER ont besoin, eux aussi de garanties.

D’autant que nous sommes encore loin de voir apparaitre en Europe des mesures de protections telle qu’un Buy European Act à l’image de ce qui se fait ailleurs.

Vous dites que vous allez animer un comité de suivi. Comment allez-vous vous faire respecter sans participer au capital du futur groupe ? Déjà vous dites qu’avoir 15% aujourd’hui dans ALSTOM ça ne sert à rien, c’est un pauvre strapontin, mais alors si vous avez 0%, comment allez-vous faire ?

Si un strapontin ça ne sert à rien, prenez un plus grand siège, soyez moins timide dans les CA où la France siège ! Effectivement, quand, comme dans l’automobile, chez RENAULT ou PEUGEOT, les représentants de la France n’ont rien à dire au CA sur les délocalisations et les investissements dans les pays low cost en mettant en périls nos usines chez nous, notamment dans le NPDC, ca ne sert à rien. Soyez donc des actionnaires actifs, utiles à l’emploi en France !

Pourquoi avoir écarté la possibilité de bâtir un airbus du rail à l’image de celui de l’aéronautique ou les Etats Français, Allemands et Espagnol détiennent une minorité de blocage dans le capital ? Pourquoi avoir isolé Bombardier et ses 9 000 emplois ?

Monsieur le Ministre, nous vous demandons de prendre le temps de réflexion, d’associer les salariés, les sous-traitants, les parlementaires et les présidents de région au choix qui seront faits.

Un pays sans industrie est un pays sans avenir. Vous comprendrez donc tout notre engagement pour développer l’industrie française !