Les salariés de Hop ! lâchés par Air France

sages-femmes désarroi

Le choix d’Air France de fermer sa filiale Hop ! est lourd de conséquences. C’est 1007 postes supprimés en tout, et 88 menacés rien qu’au centre de maintenance de Lesquin. De plus, les compagnies low-cost qui vont reprendre les lignes Hop ! délocaliseront l’entretien et la maintenance de leurs avions, quand ces taches étaient jusqu’alors réalisées en France.

Monsieur le Ministre,

J’ai récemment reçu les salariés de la compagnie Hop ! qui travaillent à Lesquin (Nord). 88 emplois sont menacés. Les pilotes seront reclassés mais 57 salariés se retrouvent aujourd’hui face à un plan de départ volontaire ou à un plan de sauvegarde de l’emploi.

Le centre d’entretien et de maintenance Hop ! de Lesquin emploie des cadres et des mécaniciens, des ouvriers hautement qualifiés qui ont besoin de dix ans d’expérience professionnelle pour être parfaitement compétents. Sachez, Monsieur le Ministre, que la direction de Hop ! a proposé de reclasser ces salariés sur des emplois de brancardiers ou de réparateurs de tondeuses à gazon. Même si ces métiers sont tout à fait honorables, imaginez la violence de telles propositions ! Quel mépris pour ces salariés qui disposent d’un savoir-faire si précieux !

De même, ce même centre formait sept à huit apprentis de l’institut aéronautique de Merville (Nord), qui pourraient être ainsi privés d’opportunités de formation.

Le choix d’Air France de fermer sa filiale Hop ! est lourd de conséquences pour ces salariés et ces apprentis.

Air France bénéficiant d’un soutien public important (7 milliards d’euros), le gouvernement devrait exiger de l’employeur qu’il reclasse ces salariés dans la région ou lui imposer un contrat de revitalisation, obligeant leur reclassement dans la filière.

En effet, les lignes Hop ! qui desservent Lille – Lesquin seront reprises par d’autres compagnies, telles que Transavia et Amelia, qui auront besoin de services d’entretien et de maintenance.


Aujourd’hui, ces compagnies, pour certaines d’entre elles
low-cost, font le choix de délocaliser ces activités dans d’autres pays d’Europe ou du Maghreb, au détriment de notre pays.

L’aéroport de Lille – Lesquin pourrait devenir un site MRO (Maintenance Repair & Overhaul) financé par les différentes compagnies qui desservent la région des Hauts-de-France, permettant ainsi de maintenir sur place les emplois et les savoir-faire.

Vous remerciant par avance pour les prolongements que vous réserverez à la présente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma haute considération.

Fabien Roussel,

Député du Nord.

Monsieur le Ministre,

En annonçant le 12 août son intention de supprimer 1 007 postes, soit près de la moitié de l’effectif total, la direction de Air France-Hop ! n’a pas présenté aux syndicats un plan de restructuration mais plutôt un plan de destruction, totalement inacceptable.

Comment la compagnie pourrait-elle survivre avec seulement 29 avions contre 51 aujourd’hui ? Comment la filiale régionale d’Air France peut-elle imaginer continuer son activité, même amputée de trois lignes, avec 328 pilotes en moins, 286 hôtesses de l’air et stewards remerciés, un personnel de maintenance privé de 291 éléments et des services administratifs réduits de 117 agents ? Avec la fermeture de douze des quatorze bases de personnels navigants (seules celles de Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon seraient conservées), c’est en réalité une disparition à court ou moyen terme qui se profile, sans doute au profit de Transavia, la compagnie à bas coût du groupe.

Une telle perspective, au moment où Air France vient de bénéficier d’une aide de l’Etat de sept milliards, est intolérable, pas seulement pour les salariés de la filiale Hop !, qui refusent légitimement d’être la variable d’ajustement du groupe. L’argent investi par l’Etat, donc par tous les contribuables, doit contribuer à la préservation de l’emploi et non servir à financer un plan de départ volontaire. La fermeture des sites de maintenance, à Morlaix et à Lesquin, plongerait dans la détresse des centaines de familles. Les mécaniciens qui y travaillent, dont la moyenne d’âge tourne souvent autour de 45 ans, n’ont que très peu de perspectives de reclassement, en raison de la spécificité de leur métier.

Cette catastrophe humaine doit à tout prix être évitée. Ce plan peut et doit être revu. Il faut, notamment maintenir la liaison Paris Clermont Ferrand par la compagnie Hop ! afin de maintenir en même temps le centre de maintenance et les 350 salariés concernés.

Après les annonces de l’été, la direction d’Air France a indiqué vouloir accorder du temps aux échanges sur les projets de Plan de départ volontaire et de Plan de sauvegarde de l’emploi. Cette discussion doit se mener sous votre autorité, en partenariat avec les syndicats, dans la volonté partagée de trouver les meilleures solutions pour préserver l’emploi.C’est la raison pour laquelle je sollicite votre intervention pour réunir le plus rapidement possible tous les acteurs du dossier au sein de votre ministère.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.

Fabien Roussel,

Député du Nord.

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