La vente du groupe ALSTOM à l’allemand SIEMENS, sans aucune participation de l’Etat dans le capital du futur conglomérat devrait être dévoilé ce mardi.

C’est encore une fois une véritable capitulation de la France qui affaiblit son potentiel industriel. Le modèle annoncé serait celui d’un « Airbus du ferroviaire ».

En réalité, ce projet n’a rien à voir avec le groupement Airbus industrie du secteur aéronautique, dans lequel trois pays – la France, l’Allemagne et l’Espagne – , ont chacun investi dans le capital. Ici, il n’y aura aucune participation publique et les actionnaires allemands seront seuls au commande. On est loin d’un accord européen équilibré, au service de l’emploi et de l’industrie.

C’est pourquoi nous exigeons que l’Etat intervienne pour empêcher cette casse de notre outil industriel. La France doit prendre toute sa part dans la constitution d’un véritable Airbus du rail, aux côtés d’autres pays de l’Union Européenne. L’opportunité existe avec les options d’achat dont dispose l’Etat sur les actions détenues par Bouygues dans le capital d’Alstom.

D’autant que les enjeux sont lourds pour l’emploi et l’industrie française : le consortium Alstom-Bombardier a gagné un marché important avec la construction des RER NG pour le Grand Paris. Ce marché représente plusieurs milliards d’euros et du travail pour cinq ans, avec un engagement de produire en France ces futurs RER. Qu’en sera-t-il demain de cet engagement ? Le risque est réel qu’une partie de la production quitte la France.

Dans ces conditions, quel avenir pour les 12 sites d’Alstom en France, dont celui de Petite-Forêt, dans ma circonscription ? Quelle garantie a-t-on qu’il n’y aura pas de fermeture, de délocalisation vers des pays low cost ?

Il y a trop d’enjeux pour l’avenir de notre filière ferroviaire pour que la France laisse faire une telle opération. Il faudra pour cela la mobilisation de tous, salariés et élus locaux, pour empêcher le carnage qui se profile.

 

Nous demandons au Président de la République de mettre tout en œuvre pour défendre l’industrie française, nos savoir-faire et les emplois qui en dépendent.