Les seuls combats perdus d’avance sont ceux que l’on renonce à livrer. Vingt-cinq plaignants, souffrant de graves troubles après avoir pris une nouvelle formulation du Levothyrox, viennent de démontrer qu’il est toujours utile de se battre. Même face à un adversaire puissant et organisé. Le tribunal de Toulouse a ainsi fait droit à leur demande, en condamnant le laboratoire allemand Merck à délivrer à ces patients l’ancienne formule du Levothyrox. Une décision assortie d’une astreinte de 10 000 euros par jour et par infraction constatée.

Pour l’heure, le jugement est circonscrit à la Haute-Garonne et aux seuls plaignants. Mais la brèche est ouverte. Les juges ont notamment estimé que le laboratoire, contrairement à ce qu’il prétend, a bien obtenu une autorisation de mise sur le marché pour importer ce produit fabriqué à l’étranger, destiné aux personnes souffrant de pathologies thyroïdiennes.

Pour les trois millions de personnes clientes en France du Levothyrox, dont celles du Valenciennois défendues par Maître Christelle Mathieu, la voie est plus que jamais ouverte pour se faire entendre. Je serai naturellement à leurs côtés, comme je le suis depuis le début de ce scandale sanitaire.

La preuve est faite que face à de tels adversaires, seule l’action de groupe peut donner des résultats. De retour dans les pharmacies depuis le 2 octobre, l’ancienne formule du médicament doit maintenant être diffusée en quantité suffisante, et non au compte-gouttes.