Le couperet vient de tomber sur le réseau des ex-magasins Dia, vendu par le groupe Carrefour dans le cadre de son vaste plan de casse sociale. Les actionnaires n’ont sans doute pas trouvé cette fois de quoi satisfaire leur voracité. Le désastreux bilan d’aujourd’hui est pourtant le fruit d’un tour de passe-passe bien juteux pour certains. En 2011, Carrefour avait cédé l’ensemble de ses magasins Dia pour… zéro euro. En échange, les détenteurs du capital de Carrefour se retrouvaient actionnaires du hard-discounter espagnol, au prorata de leur participation. Une manière d’apaiser les esprits chagrinés par la baisse de l’action Carrefour car l’affaire sera juteuse. Bernard Arnault et le groupe Colony revendront ainsi leurs actions en profitant du doublement du cours en quelques mois. En 2014, contre toute attente, Carrefour rachète ses magasins de proximité au groupe Dia ! Le géant espagnol, déçu des performances de sa filiale française, était prêt à s’en défaire pour un prix modique. En réalité, Carrefour doit débourser 650 millions d’euros pour récupérer un parc qu’il avait cédé pour zéro euro trois ans auparavant. Bienvenue au pays du capitalisme fou.

Carrefour (re)mettait tout de même la main sur un ensemble de 813 unités, implantées notamment en Île-de-France et dans le Sud-Est, générant un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros. L’objectif affiché étant de développer ses fameux concepts de proximité : Carrefour Market, City, Contact, Marché… Résultat ? Le fiasco que l’on connaît aujourd’hui, avec 273 magasins mis en vente, en vain, et surtout, quelque 1 850 salariés au plan national injustement privés de travail. Dans les Hauts-de-France la note est particulièrement lourde, avec la fermeture programmée de 56 magasins (pour seulement neuf repris dont celui de Saint-Amand-les-Eaux) et près de 400 salariés licenciés. Qui peut encore prétendre qu’avec Carrefour, on positive ?