Le gouvernement entend « transformer » la SNCF par voie d’ordonnances, comme cela vient d’être annoncé ce mercredi en conseil des ministres. Il veut aller vite et frapper fort…avec beaucoup de mauvaise foi.

Au nom d’un endettement qu’il a volontairement laissé filer, l’État refuse d’investir dans les lignes jugées « non rentables ». Il prend ainsi le risque de faire mourir à petit feu un réseau pourtant essentiel au transport de proximité, à l’activité économique des territoires et à la transition écologique. En lieu et place, dans la droite ligne des « cars Macron », le gouvernement préfère soutenir les camions et la circulation automobile, au détriment de notre sécurité et de la qualité de l’air que nous respirons. Pourtant 40 000 personnes meurt tous les ans en France à cause de la pollution de l’air !

Des trains modernisés, qui arrivent à l’heure, grâce à des personnels en nombre suffisant, à bord comme dans les gares : voilà les souhaits émis par l’immense majorité des français. L’ambition est d’ailleurs partagée un peu partout en Europe. Ainsi en Allemagne, le gouvernement, après avoir allégé la dette de la Deutsch Bahn de 35 milliards d’euros à la fin des années 90, a non seulement stoppé le déclin de son réseau mais l’a redressé et conforté. La société, qui appartient toujours à 100% à l’État fédéral, affiche aujourd’hui une santé florissante, avec deux milliards de passagers transportés en 2017. Au Royaume-Uni, où le rail a été ouvert à la concurrence voici un quart de siècle, le constat est exactement inverse : le prix des billets a explosé, quand le service, lui, perdait en qualité, au profit de la rentabilité à court terme. Au point d’entraîner un mouvement vers une renationalisation.

Rien ne justifie, pour la France, de foncer dans le mur à grande vitesse.

Alors oui à une réforme du rail, mais pour un service amélioré, des lignes entretenues, des passagers plus nombreux avec un personnel en nombre suffisant et le même service dans toutes les régions de France ! Alors oui menons la bataille du rail !

Monsieur Macron, ne faites pas exploser la SNCF ! Au contraire, redonnez lui de la force et toutes ses lettres de noblesse. Soyons nombreux le 22 mars pour porter ces légitimes revendications.