« Un projet dicté par une vision purement gestionnaire, au mépris des droits fondamentaux ». Après tant d’autres, des personnels hospitaliers aux cheminots en passant par les retraités, les avocats éprouvent à leur tour la brutalité du gouvernement. Ce mercredi, le barreau de Valenciennes s’est ainsi associé au mouvement national « Justice morte », annonçant une grève tournante par juridiction à durée indéterminée.

Les avocats s’élèvent contre un projet de réforme de la justice qui fragiliserait les plus faibles, en les privant notamment de l’accès au juge et aux droits de la défense dans de nombreux cas. Je leur apporte tout mon soutien ! Comment accepter que demain, de nombreuses affaires soient jugées par internet via des plateformes privées, sans lien humain ? Les contentieux « du quotidien », comme ils sont désignés avec dédain dans le projet, méritent mieux qu’un tel traitement déshumanisé.

Le gouvernement prévoit aussi le remplacement du juge par des notaires, des huissiers, des experts-comptables ou des administrations dans les affaires de protection de personnes vulnérables, de conflits familiaux, pour les pensions alimentaires… Est-ce cela, la justice de demain ? Il suffirait donc, pour désengorger les tribunaux, de transférer leurs compétences à d’autres ? Sûrement pas ! Une bonne justice, équitable et accessible à tous, a au contraire besoin de proximité, de tribunaux d’instance pleinement actifs et non sournoisement vidés de leur substance au profit de quelques « pôles spécialisés ».

« Le juge n’est pas là pour constater, comme le notaire devant un acte de vente », soulignent les avocats, « mais pour comprendre les intérêts en jeu et assurer un équilibre à travers un jugement juste ».

Devant un tribunal comme ailleurs, une seule règle s’impose: celle de l’humain d’abord ! Nous serons nombreux pour la rappeler le vendredi 30 mars pour la prochaine journée « Justice morte »