Plan Santé, le président de la République aurait-il un problème d’audition ?

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Le président de la République aurait-il un problème d’audition ? Dans les EHPAD, dans les hôpitaux, dans les cliniques, dans le secteur de la psychiatrie, des personnels en souffrance témoignent chaque jour d’un évident manque de moyens. Au cours des dix dernières années, l’hôpital a subi des coupes budgétaires de 7 milliards d’euros, au prix d’une offre de soins dégradée dans nos territoires. En seulement un an, pas moins de 1700 mouvements de grève ont sonné comme autant de cris d’alarme, lancés par les agents comme par les patients. 

En guise de réponse, le plan santé-hôpital tant attendu ne résout aucun problème. Pire, il nie l’évidence. « Notre système de soins ne souffre d’aucun problème de sous financement », assène ainsi notre champion de la start-up nation. La cause de tous les tourments qui s’expriment ne résulterait, selon lui, que d’une « organisation inadaptée ». En clair, il est urgent pour lui de rationaliser les coûts, comme dans une entreprise aux prises avec un marché concurrentiel.

Résultat, le plan dévoilé par la ministre des solidarités et de la santé prône le rapprochement entre la médecine privée et l’hôpital public, la poursuite de la politique de suppression des lits, le développement de la médecine ambulatoire (rentrez chez vous au plus vite !), la numérisation de la médecine… Bref, une recherche de la rentabilité à tout prix, totalement incompatible avec les objectifs et les valeurs du service public. La santé n’est pas, et ne peut pas être, une marchandise.

La seule suppression du numerus clausus, que nous réclamions depuis de nombreuses années, ne pourra suffire à elle seule à combler les retards. Pas plus que la création d’un métier de « conseiller médical » aux contours mal définis ou le recrutement de 400 médecins salariés pour faire face aux déserts médicaux. Une paille quand on sait que 13 millions de Français vivent en zone « sous dense ». 

Quand il se dépêche de supprimer l’ISF et de multiplier les cadeaux aux plus fortunés, le président des riches refuse de sortir le carnet de chèques pour répondre aux besoins de santé publique. L’urgence est pourtant connue de tous : il faut recruter 100 000 personnes pour l’hôpital et 200 000 pour les EHPAD. L’Humain d’abord doit s’imposer à une vision purement comptable de la santé. C’est entendu, M. le Président ?