Enfin ! Reconnue coupable de « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et de « démarchage bancaire illégal », la banque suisse a été condamnée ce mercredi par le tribunal correctionnel de Paris à une amende record de 3,7 milliards d’euros. Je veux d’abord saluer le courage des lanceurs d’alerte qui ont su résister aux pressions et menaces de toutes sortes, y compris contre leur vie, pour permettre la mise à jour de ces pratiques indécentes.  Je veux aussi souligner le rôle important de la presse, qui a su enquêter et révéler cette affaire au public

Mais il faut aller plus loin. Tant que l’on ne mettra pas en place des règles claires pour les contrer, les affaires d’évasion fiscale continueront de prospérer encore longtemps. C’est pourquoi il est urgent d’agir, au niveau européen mais aussi national, pour mettre fin à un système qui prive nos budgets de recettes fiscales indispensables pour financer les politiques publiques. 

Adoptons sans attendre, comme je l’ai proposé à l’Assemblée, une liste noire crédible des paradis fiscaux, en lieu et place de l’actuelle, où ne figurent ni la Suisse, ni l’Irlande, ni les Pays-Bas, ni le Luxembourg, ni aucun des cadors de la triche mondiale. Et mettons en place l’imposition à la source des bénéfices des multinationales au lieu d’attendre, comme maintenant, qu’ils soient transférés vers des pays champions du dumping fiscal. 

L’exigence de transparence et de justice fiscale monte de toute part, pas seulement en France. C’est aux Etats d’y répondre en priorité, et non aux seuls lanceurs d’alerte et à la justice.