Vallourec, l’Etat doit agir vite et fort pour maintenir l’activité sidérurgique

À Bruno Le Maire, Ministre de l’économie et des finances : 

Je me permets d’attirer de nouveau votre attention sur la situation du groupe Vallourec, dans le capital duquel l’Etat est engagé à hauteur de 15%. Aujourd’hui, les salariés de la tuberie de Saint-Saulve, près de Valenciennes, sont en grève, suite à l’annonce de 164 licenciements, de l’arrêt de la ligne chaudière et de l’absence de négociations sérieuses, tant sur le plan social que, plus largement, sur l’avenir de la tuberie.

Or le 18 avril dernier, Vallourec a annoncé la signature d’un partenariat avec Interpipe, un producteur ukrainien de tubes sans soudure. Le futur accord prévoit la production à Nikopol, au sein de l’une des usines ukrainiennes d’Interpipe, de tubes sans soudure en carbone non-OCTG, destinés au marché européen. Autrement dit, les mêmes produits que ceux fabriqués par la ligne chaudière de Saint-Saulve, de diamètre identique et selon une nuance d’acier semblable.

Sous couvert de « compléter son offre avec des tubes d’entrée de gamme produits à des prix très compétitifs », comme le prétend Vallourec, il s’agit en réalité d’une véritable délocalisation. Une manœuvre qui menace très clairement l’avenir de la tuberie de Saint-Saulve.

Mais les dégâts ne s’arrêtent pas là. Le choix d’externaliser la production au sein de l’une des usines d’Interpipe va priver l’aciérie d’Ascoval de 15 000 tonnes d’acier, dès cette année. De quoi rendre plus périlleuse encore la recherche d’un repreneur potentiel pour l’aciérie de Saint-Saulve, ainsi privée de parts de marché essentielles.

En outre, la situation créée fragilisera à son tour la production de tubes pour l’industrie pétrolière à laquelle se consacrent les 131 salariés restant de la tuberie. Quel avenir pour ce site ?

L’Etat actionnaire doit donc s’opposer à de telles décisions mortifères.

Ici, avec les salariés, nous affirmons depuis plusieurs mois que Vallourec vend à la découpe les différentes unités d’un site industriel moderne, performant, où travaillaient encore plus de 1 500 personnes voici seulement deux ans. Le laminoir, puis la ligne chaudière ont été fermés et l’aciérie est en sursis, tout ça en l’espace de deux ans. Et après ?

L’Etat doit agir vite et fort pour maintenir l’activité sidérurgique d’un équipement idéalement placé au cœur du Valenciennois. La vie de nombreuses entreprises en dépendent, dont le laminoir de Leffrinckoucke ou encore Valdunes.

Monsieur le Ministre, nous vous demandons de bien vouloir réunir l’ensemble des acteurs concernés, chefs d’entreprises, représentants des salariés en présence des élus locaux afin de faire le point sur cette situation très préoccupante pour l’emploi en France mais aussi pour notre souveraineté économique.